La France sous le Consulat

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troupeaux abandonnés... Quand je pourrai m’aboucher avec le nouveau Pape, j'espère que j'aurai le bonheur de lever tous les obstacles qui pourraient s'opposer encore à l'entière réconciliation de la France avec le chef de l'Eglise. »

Quelques jours après, la victoire de Marengo lui pemettait de passer des paroles aux actes. Il chargea l’évêque de Verceil, le cardinal Martiniano, de faire ses ouvertures au nouveau pape. Le pape Pie VI était mort à Valence, le 29 août 1799, prisonnier du Directoire. Le conclave s'était réuni à Venise et avait élu le cardinal Chiaramonti, qui prit le nom de Pie VIT (13 mars 1800). Ce choix, conseillé par le secrétaire du conclave, le jeune cardinal Consalvi, indiquait de la part du Sacré Collège des intentions nullement hostiles à la République française. Le cardinal Chiaramonti était évêque d’Imola lorsque cette ville avait été réunie à la République cisalpine. Non seulement il n'avait pas protesté contre l'annexion, mais encore il avait prononcé dans sa cathédrale, le 25 décembre 1797, une homélie où il enseignait que la religion chrétienne n'était incompatible avec aucune forme de gouvernement, surtout le gouvernement républicain. L'’envoyé de Bonaparte était chargé d'assurer au Pape que le gouvernement français ne -songeait à rétablir ni la République romaine ni la République parthénopéenne, de promettre la restauration du domaine de l'Eglise sur les bases du traité de Tolentino, et d'exprimer le désir du Premier Consul de rétablir la paix entre la République française et l'Eglise romaine.

Les négociations du Concordat, qui durèrent du mois de mars au 15 juillet 1801, furent conduites du côté de la cour de Rome, par l'archevêque de Corinthe Spina, le cardinal Consalvi, le cardinal Caprara, légat du pape, le père Caselli ; du côté de la France, par Bernier, ex-curé de Saint-Laud à Angers, ancien Vendéen rallié à Bonaparte, par le diplomate Cacault, envoyé comme ministre plénipoten-