La France sous le Consulat

ALLOCUTION AUX CURÉS DE MILAN 149

négociations du traité de Tolentino, lorsque, contrairement aux intentions du Directoire, il s'était appliqué à ménager dans le Pape et dans l'Eglise romaine les précieux auxiliaires de son règne futur. Dès cette époque, a-t-on justement observé‘, le Concordat « était aussi arrêté dans sa pensée que l’étaient les bases de la constitution de l'an VIII et les données de la politique extérieure du Consulat et de l'Empire. » Les circonstances l’obligèrent à différer son projet; il l'exécuta dès qu'il fut le maitre.

Ce fut à son passage à Milan, le 5 juin 1800, que, dans une allocution aux curés de cette ville, il proclama publiquement ses sentiments à l'égard de la religion romaine et annonça son intention de la rétablir en France. « Persuadé, dit-il, que cette religion est la seule qui puisse procurer un bonheur véritable à une société bien ordonnée, et affermir les bases d’un bon gouvernement, je vous assure que Je m'appliquerai à la protéger et à la défendre dans tous les temps et par tous les moyens. Vous les ministres de cette religion, qui, certes. est aussi la mienne, je vous regarde comme mes plus chers amis. Actuellement que je suis muni d’un plein pouvoir, je suis décidé à mettre en œuvre tous les moyens que je croirai les plus convenables pour assurer et garantir cette religion. La France instruite par ses malheurs, à ouvert enfin les yeux; elle a reconnu que la religion catholique élait comme une ancre qui pouvuit seule la fixer dans ses agitalions et la sauver des efforts de la tempête ; elle l’a, en conséquence, rappelée dans son sein. Je ne puis pas disconvenir que je n’aie beaucoup contribué à cette belle œuvre. Je vous certifie qu'on a rouvert les églises en France, que la religion catholique y reprend son ancien éclat, et que le peuple voit avec respect ces sacrés pasteurs qui reviennent, pleins de zèle, au milieu de leurs

4. Albert Sorel, Bonaparte et Hoche en 1191.