"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)
514
CHAPITRE xi.
mots de sa traduction du Jfor/âÿwe à Venise. Malheureusement, notre connaissance imparfaite du polonais ne nous permet pas de nous étendre longuement. Le vers nous paraît être très harmonieux, mais l’ensemble offre-t-il quelque chose de remarquable? nous ne le savons pas. Toutefois, il est visible qu’à l'inverse de Pouchkine, Mickiewicz suit de très près son modèle: il traduit scrupuleusement, comme on doit traduire la véritable poésie populaire: à moins d’erreur de notre part, sa version est fidèle et, par conséquent, aussi impersonnelle que possible. Il est facile de s’en rendre, compte en comparant la prose de Mérimée à celle de Christian Ostrowski, qui a retraduit en français Ze Morlaque à Venise, dans sa traduction des Œuvres poétiques de son grand compatriote 1 . Un des biographes de Mickiewicz, M. Piotr Chmielowski, affirme que le Morlaque fut mis en vers en 1828 2 . Nous ne savons ni où, ni quand cette traduction fut publiée pour la première fois. Le plus ancien texte que nous en connaissons est de -1844- : Morlach w Wenecyi (ï serbskiego) ; il se trouve aux pages -127129 du tome IV des Pisme Adama Mickiewicza (Poésies), na nowo przejrzane, Paryz, w drukarni Bourgogne et Martinet, przy ulicy Jacob, 30. Mais revenons à notre poète, autorité en matière de poésie serbo-croate. M. Leger remarque très justement que Pouchkine, avait raison de regarder Mickiewicz comme un très grand poète, mais qu’il avait tort de le considérer comme un bon connaisseur de la poésie serbe. Toutefois, M. Leger se trompe quand il dit que
1 Voir l’article de M. Louis Leger, dans la Nouvelle Revue du 15 juin 1908, pp. 454-455. - Piotr Chmielowsk'i, op. oit., loc. oit.