La Macédoine

donné au bon vouloir des évèques arees, AT perdit peu à peu toutes ses écoles nationales. Les églises et les monastères passèrent aux mains des Grec“toit biek furent complètement délaissés. La langue slave fut presque définitivement bannie des services religieux. Les moines serbes, réfugiés dans quelques monastères, où l'influence erecque se faisait moins sentir, s'imposèrent alors comme un devoir national la tâche de faire tout ce qui était en leur pouvoir en faveur de la culture et de la religion serbes en Macédoine. C'est ainsi qu'en 1780 le moine Teofil quitta le monasière de Decani, en Vieille Serbie, et vint s'installer au monastère de Saint-Archange, dans la Skopska Crna Gora ; il y auvrit une école où il apprenait aux jeunes gens à lire et à écrire et préparait des candidats à la prètrise (1). En 1805, Teodosije, un moine des saints ordres du monastère de Decani, s'en vint au monastère abandonné de Lesnovo, en Macédoine ; avec l’aide de la population des alentours, il procéda à sa restauration et y introduisit les services liturgiques en langue slave, qui étaient tombés dans l'oubli (2).

La même année, on trouve à Tetovo le moine des aints ordres Mojseg Decanac (3).

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Non seulement les moines, mais encore les autres Serbes ne faisaient aucune distinction entre la Macédoine lt les autres pays serbes. En 1789, le gouverneur

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monténégerin, Ivan Radonjic, commence sa ilettre à l’em-.

pereur de Russie par cette phrase : « Maintenant, nous tous, Serbes du Monténégro, de l'Herzégovine, de l’Albanie, de la Macédoine, nous vous prions... (4) » Mais d'une facon beaucoup plus vive que dans ces manifestations de sympathie fraternelle, on voit ce sentiment de l'unité nationale se faire jour dans les masses profondes du peuple macédonien. Elles l’ont exprimé de la manière Ja

(1) S. Tomic « Naselja Srpskih Zemalja » (Etablissements des territoires serbes), vol. III, p. 509.

(2) Lj. Stoïanovic (Anciennes inscriptions serbes), n° 3822.

(3) Ibid., no 3828.

(4) Le Messager de la Société Savante Serbe, livre xx, p. 297.

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