La Macédoine

plus émouvante — par les sacrifices mêmes qu'elles ont librement consentis en participant à la lutte que le peuple serbe à soutenue pour secouer le joug turc. Par sa position, la Macédoine n’était pas préparée à devenir le foyer de cette lutte. Elle était isolée, ne touchant par ses frontières à aucun pays étranger, où elle aurait pu se procurer les moyens nécessaires pour mener la lutte à bonne fin. C’est donc loin d'elle qu'une lutte a cominencé, dans un pays qui pouvait communiquer avec la libre Europe.

Mais un fait est caractéristique : c’est que la révolution a été tout de suite considérée comme l’œuvre comniune à toute la nation serbe, promettant la liberté à tous les Serbes sans distinction. Et, en effet, tous les Serbes, de toutes les régions, ont couru se ranger sous le drapeau de la liberté nationale : les Macédoniens n'y

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Nous avons déjà constaté la présence des Macédoniens dans les combats que le peuple serbe, répondant à l’appel de son patriarche, livra aux Turcs vers la fin du xvrr siècle. Vaincus, ils émigrèrent en masse, ayec les autres Serbes, en Autriche Hongrie, où ils vinrent augmenter le nombre des émigrés serbes. Le rôle des Macédoniens dans les nouvelles luttes pour là liberté est devenu plus important encore.

L'Autriche-Hongrie ayant déclaré la guerre à la Turquie, en 1788, appela le peuple serbe à son secours. Comme récompense pour l’aide prêtée, elle lui promettait la libération du joug ture et un meilleur sort à l'avenir. Assoiffées de liberté, des masses innombrables de Serbes se rangèrent comme volontaires sous le drapeau autrichien. Les plus notables parmi ces volontaires se virent conférer par l'Autriche des grades d'officiers et furent mis à la tête de ces corps de volontaires. La liste nominative de ces supérieurs militaires, conservée dans les archives de Vienne, nous permet d'établir la proportion par régions, des Serbes qui ont pris part à cette lutte.

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