La Macédoine

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nature des Vieux Bulgares. Dobrovski, le patriarche de la moderne slavistique, croyait que le bulgare, qu'il ignorait entièrement, était un dialecte venant du serbe. Tout ce que savait l'écrivain Kopilar, en 1815, c'était que dans la langue bulgare l’article était placé après le nom. La date la plus éloignée concernant la langue bulgare a été donnée par de Serbe Vuk. S. Karadzie, en 1822, dans son « Dodatak Petrogradskim Uporednim Recnicima » (Supplément aux Dictionnaires comparés de Petrograd). Tout ce que savait Safarik en 1826, c'étail que les Bulgares vivent entre le Danube et la chaîne des Balkans et qu'ils sont au nombre de 600.000 !.. Deux écrivains russes remarquables n’en savaient pas plus long sur les Bulgares au dix-neuvième siècle (x).

Môme les Bulgares ne connaissaient rien sur euxruèmes. Comme s'exprime l'historien bulgare Drinoff, ils avaient cessé d'exister. Non seulement leur culture ancienne avait disparu, mais encore elle était cubliée par eux-mêmes. Les Bulgares instruils — que

l'on pouvait compter sur les doigts d'une seule personne,

— n'étaient même pas capables d'écrire leur propre langue. Les Bulgares les plus notables étaient marchands : beaucoup d’entre eux étaient en relations d’affaires avec l'Allemagne, la Russie et l'Afrique; mais vas un seul d’entre eux ne connaissait une seule lettre de l'alphabet bulgare. Non seulement ils faisaient leur cor_respondance en néo-grec où en roumain, mais ils ne parlaient que le grec et se montraient fiers de leur hellénisme. Celui qui, par hasard et pour sa propre conyenance, désirait aussi rédiger une note en bulgare, éerivait le bulgare en caractères grecs (2).

Vers l’année 1830, la classe « intellectuelle » ne com-

(4) A-N. Pipinet V. D. Spasovic «Istorija Slayjanskih Literatur, 1879Histoire de la littérature slave, p. 104 (en russe.) =

(2) L. Venelin « Zaradi vozbuzdenije Noyobolgarskoj Sloyesnostir. Au sujet du Royaume slave néo-bulgare, édité par M. Kifilof, Bucarest, 1842: pp. 14, 34, 35, 0 (en bulgare); S: Milarofi, V. E. Aprilof,

Odessa, 188, p. 5 (en bulgare).

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