La Macédoine

prenail pas un seul Bulgare qui eùt osé se déclarer Bulgare ou avouer qu'il parlait bulgare ou qu'il assislait au service divin en langue slave. Et, selon l'habitude des renégats, les Bulgares haïssaient et méprisaient tout ce qui était bulgare bien plus que ne le faisaient les vrais Grecs (x).

Toutes les tentatives bulgares pour sortir de cette condition déshonorante demeurèrent sans résultat. Les efforts du moine bulgare Pajsije qui, en 176, essaya de réveiller sa nalion par son « Histoire de la nation bul gare », demeurèrent inefficaces parmi les Bulgares eux-

mêmes. Ses reproches passionnés aux Bulgares, parce.

qu'ils lisent et écrivent en grec; parce qu'ils oublient leur nationalité; parce qu'ils s'adaptent aux coutumes orecques ; parce qu'ils outragent leur langue natale ; parce qu'ils ont honte de s'appeler Bulgares ; tout cela montre clairement à quel bas niveau les Bulgares étaient tombés. Toutes les tentatives faites au commencement du dix-neuvième siècle par les émigrants bulgares en Russie furent également infructueuses. Il ÿY avait beaucoup d'émigrants bulgares en Russie, particulièrement dans les villes du sud. Beaucoup d'entre eux étaient marchands et possédaient une fortune considérable. Bien que chacun d'eux eùt recu une éducation grecque, il y en eut pourtant parmi eux qui s’altendaient à la résurrection de leur ancienne nationalité. Mais (out fut en vain. Les But gares ne furent pas capables de sortir eux-mêmes de leur tombeau. x.

La renaissance bulgare vint de l'étranger. Il était réservé au jeune Gjorgje Venelin, un Ruthène (r8021839), né à Lemberge, de renouveler, de recréer la nation bulgare. Après avoir étudié les langues slaves à l’université de Lemberg, il était allé en Russie. À Kisinjew, il vint à rencontrer quelques émigrants bulgares qui l’enflammèrent d'enthousiasme pour la cause bulgare, et en

(1) E. Golubinski, «€ Kratki Ocerk Istoriji Pravoslavnih cerkvej » (Bret aperçu sur l'histoire de l'Eglise orthodoxe), Moscou, 1874, pp. 176, 477, (en russe).

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