La Macédoine

bulgares « réveïllés »,qui vivaient en Russie et en Roumanie. « Des comités bulgares pour aider les Bulgares du Danube » avaient été établis à Odessa et à Bucarest, dans le but de faire de la propagande en Russie et ailleurs pour le bénéfice de Ja cause bulgare. En Bulgarie, ces comités envoyèrent des livres scolaires et liturgiques, des crucifix, des ornements, des calices et autres objets du culte. La Russie fut la première à prendre un vif intérêt aux Bulgares. Elle aussi envoya des livres et des souscriptions pour les écoles bulgares et des objets du culte pour les églises bulgares. Elle fut la première à altirer et à instruire la jeune génération bulgare, qui fournit quelques-uns des plus ardents patriotes bulgares, lesquels travaillaient alors soit en Russie, soit dans la péninsule des Balkans, où ils faisaient de la propagande. Finalement, la bulgaromanie devint peu à peu générale en Russie. Même les hommes _ dé science les plus calmes furent dupés par la folie bulgare et étaient prèts à déclarer que tous les Balkans devaient être bulgares. L’érudit V. Grigorovic, voyageant dans les Balkans en r8//, ne vit que des Bulgares partout où il alla. Bien qu'il eùt remarqué une sénsible diffé rence entre le langage des Macédoniens et celui des Bulgares, il ne put se défaire de sa bulgarophilie, et ül ulla jusqu'à déclarer que tous les Macédoniens étaient Bulgares (x). Il constata aussi d'autres différences, mais comme il était complètement fasciné par les Bulgares, il ne fit pas de distinctions entre eux et les Macédoniens ()L'autorité incontestée de Grigorovice à seulement servi à forlifier l'engouement russe pour les Bulgares. Ils furent les enfants chéris de la grand’mère slave. La société russe « Slayjanskoe Blasotvoritelnoe Obscestvo fondée en 1858, travailla sans relâche à la propagation de la cause bulgare. Les cartes ethnographiques publiées par celte Société étaient en accord complet avec les idéals bulgares les plus ambitieux. En 1850, la Russie créa

(1) V: Grigorovie, «Ocerk putesestyija po evropejskoj Turcii », 1848, pp: 194; 495, 196, {en russe). (2) Ibid: 5 Fe

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