La Macédoine

lement en vue d’instruire les barbares du sud. Il écrivit aussi en bulgare, mais les Grecs détruisirent les manuscrits (voir le Morning Post du 8 février 1916). Selon les livres de classe bulgares, Constantin-le-Grand était aussi Bulgare, puisqu'il était né à Nis, qui est, d’après eux, une \ille bulgare. Selon la même autorité, -Cyrille et Méthode sont Bulgares, parce qu'ils sont nés à Salonique ; Aleksa Nenadovie et Hajduk Veljko, ces deux héros de Ja libération serbe, sont également Bulgares, de même que les héros de l'insurrection grecque : Botsaris, Karaiskis, Kanaris, Miaulis, et d’autres. (Cf. Drzave i marodi Balkanskog Poluosirva, traduit du russe, Belgrade, 1891, pp. r00, 101). Armés d idées de cette sorte, les Bulgares commencèrent donc leur active propagande en Macé-

doine et leur opposition aux prétentions serbes concer--

nant ce pays. Malheureusement ces idées ne sont pas resjés confinées parmi les Bulgares. À fonce de constante et d'universelle répétition, elles ont eu la bonne fortune d'être entendues et d’être prises en considération. La nation qui en fut tout d’abord le plus fortement influencée fut la Russie, qui considérait les Slaves de Turquie comme ses frères opprimés de la même race et de la mème religion. En Russie, il y eut toujours des réfugiés bulgares. Car tandis que les réfugiés des pays serbes sous l’autorité de la Turquie se retiraient parmi les Serbes, les Bulgares se retiraient en Valachie, en Moldavie et dans le sud de la Russie (1). Par eux les Russes ont appris la misère qui régnait en Bulgarie. Ce fut en russe que Venelin, avec un dévouement passionné et un idéalisme fantasque,fit connaître au monde entier la nation bulgare et sa valeur imaginaire pour les Slaves. Dans leur guerre contre les Tures, vers la fin de la troisième décade du dix-neuvième siècle, les Russes ont eu enfin l’occasion d'observer personnellement les misères de la nation que Venelin venait de célébrer avec tant d'enthousiasme et de sympathie. Il faut ajouter à cela l'agitation des patriotes

(1) Pipin et Spasovich, p. 139; G: S: Rakovski « Gorski Putnik». — Un yoyageur dans les montagnes, p. 271. ï

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