La Macédoine

sation et la traitait exactement comme les Turcs le faisaient eux-mêmes.

Cet état de choses produisit parmi les Slayes un profond ressentiment contre l'Eglise grecque. C'est vour celte raison qu'en Serbie — aussitôt que le pays eut recouvré sa liberté — Milos Obrenovic, son gouverneur à cette époque, se préoccupa tout d'abord de séparer l'Eglise serbe du patriarcat grec et de la rendre irdépendante. Dans toute l'étendue de la Turquie, le mécontentement contre l Eglise grecque s’accrut de jour en jour. Il ne manquait plus qu'une occasion opporlune pour commencer une lutte ouverte contre elle. Bien que les Serbes en Turquie fussent bien plus nombreux que les Bulgares, ils n'en étaient pas moins dans l'impossibilité de se révolter contre l'Eglise grecque. La libération de la Serbie aux dépens de la Turquie avait fait du peuple serbe un objet de haine et de crainte mélangées pour les Tures. Tout mouvement de la part des Serbes en Turquie était supposé avoir été créé à l’instigation de la Serbie. Tout Serbe en Turquie était considéré comme un rebelle. La séparation de l'Eglise serbe du patriarcat grec avait accru l'hostilité des Grecs envers les Serbes et stimulé contre eux l'intrigue grecque. L'empire turc et le patriarcat grec devinrent des alliés naturels contre les Serbes. À ce moment-là, les Bulgares étaient en bien meilleure posture pour combattre les abus de l'Eglise grecque. Ils étaient des sujels dociles de la Turquie et n'avaient pas d’aspirations politiques. L'Etat bulgare n'existait pas encore, et les Turcs ne pouvaient mettre à leur charge, aïnsi qu'ils le firent pour les Serbes, qu'ils iniriguaient au dehors pour la formation d’un Etat libre.

Les Bulgares avaient, eux aussi, de bonnes raisons pour être mécontents du patriarcat grec. Depuis nombre d'années, à dater de la suppression, en 1393, du patriarcat bulgare à Trnovo, les Grecs avaient cruelleInent opprimé les Bulgares. Ils les dénationalisaient et détruisaient leur culture nationale. De très bonne heure,

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Pt D Lo LEE