La Macédoine

à Cettigné, deux hommes de Debar qui parlaient le serbe, et qu'il « y a beaucoup de villages (dans le district de Debar) dont les habitants parlent comme les Serbes, qu'on les appelle « Serbes » et qu'ils sont considérés comme tels: »

Les principaux érudits étrangers de la première moitié du dix-neuvième siècle considéraient aussi la Macédoine comme faisant partie du territoire serbe. Sur les cartes publiées à Nuremberg par « les successeurs de Homann » au commencement du‘dix-neuvième siècle (r802, 180, etc.), la Serbie comprend non seulement les régions de Kosovo et de Novi Pazar, maïs aussi Skoplje et Kratovo. Sur la carte tracée par Rotkirch, déjà mentionnée, nous trouvons la même chose. Sur la carte dessinée ar Fried, publiée à Vienne, les frontières de la Serbie sont tracées à l’est de Custendil. Il en est de même dans tous les meilleurs manuels géographiques dans lesquels on représente la Serbie, bien qu'elle ne fût pas encore, à celle époque, complètement libérée des Turcs. On pourrait multiplier les exemples et démontrer davantasge l'évidence de telles assertions (x). Le D? Joseph Müller, qui fut pendant de longues années chirurgien dans l’armée turque et qui connaissait les Serbes, mentionne à la fin de son ouvrage les localités où l’on rencontre des Serbes en Macédoine. Il déclare qu'on les trouve dans les régions de Debar, Struga, Ochrida, Resan, Prespa, Bitolj et généralement partout en Macédoine (2).

Dans ces conditions, où était pour la Serbie la nécessité d'entreprendre une propagande en vue d'ame-

ner Ja « serbicisation » de la Macédoine ? Que pouvaiton bien « serbiciser » ? En Macédoine, comme dans tous les autres pays serbes libérés, la conscience nationale serbe était complètement éveillée. Là aussi, comme dans fes autres territoires serbes, on parlait la langue serbe, on entretenait les coutumes serbes, on transmetfait

(4) J. Cvijic. Srpski Knjizevni Glasnik. XI (4904), pp. 208, 212). (2) D' Joseph Müller, «Albanien Rumelien,, und die Oesterreich= Montenegrinische Grenze », Prague, 1844.

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