La Macédoine

Serbes habitant en Turquie, mais pour l'accomplir, elle rencontra les plus grandes difficultés, qui furent les facteurs décisifs des succès des Bulgares en Macédoine.

1. Par son insurrection et son émancipation, la Serbie représentait le premier coup, d'ailleurs très important, porté à l'empire Lure au dix-neuvième siècle. Rien que pour cela, elle était déjà haïe en Turquie. De plus, la SerDie élait devenue un centre d'attraction pour les Serbes non libérés. Cela lui attira encore davantage les sentiments d'hostilité dé la Turquie. Enfin, la forte conscience nationale des Serbes macédoniens <excita les soupçons de ia Porte et l'incita à persécuter les Serbes à l'intérieur du territoire ture. La simple désignation « serbe » était prohibée. Un Serbe de Macédoine pouvait officiellement se désigner sous les noms de « rayah » (sujet chrétien), chrétien, Grec, où même Bulgare, mais il n'avait pas le droit de se servir du mot « Serbe ». Dans ces conditions, {oute tentative de la Serbie en vue de secourir les Serbes résidant en Turquie était, de prime abord, vouée à un échec.

». En proclamant l'indépendance de l'Eglise de la libre Serbie, la Serbie avait offensé le patriarche grec de Constantinople, qui, par la suite, regarda avec méfiance la Serbie et tous les Serbes en général. C’est pourquoi il n'était pas disposé favorablement envers eux et leurs demandes : au contraire, il fomentait continuellement des intrigues contre eux.

3. Outre la sympathie que les Bulgares inspirarent aux Russes, il y avait aussi à considérer les calculs politiques de la Russie. Les diplomates russes de Petrograd et de Constantinople considéraient la Bulgarie comme rentrant dans la sphère des intérêts politiques russes. Autrement dit et en termes tout à fait mesurés, ils pensaient qu'une libre et grande Bulgarie leur donnerait un moyen de réaliser leur politique dans les Balkans. Plus cette Bulgarie serait grande, plus forte serait son aide. Cest pourquoi la Russie officielle favorisa aussi de toutes

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