La Macédoine

ses forces les aspirations et la propagande des patriotes bulgares ; elle leur fournit des subsides, les aida de ses conseils et travailla pour une grande Bulgarie.

4. La Serbie et le territoire serbe ont toujours été considérés par la Russie — bien que la Serbie elle-même n'ait jamais fourni aucun motif d'émettre cette prétention — comme appartenant à la sphère d'intérêts de l’Au triche dans les Balkans. Cette sphère devait donc être restreinte autant que possible, et c’est pourquoi les Russes s’efforcèrent d'aider les Bulgares à réduire la Serbie et à l’affaiblir. 3

5. La pauvre petite Serbie, haïe par la Turquie, n'ayant ni les sympathies du patriarcat grec, ni la protection de la Russie, menacée par l'Autriche comme son éternelle ennemie, m'avait pas à sa disposition les ressources matérielles pour favoriser une propagande parmi ses compatriotes résidant en Turquie.

Malgré toutes ces difficultés, la Serbie a fait de son mieux. Déjà sous le règne du prince Mihajlo, la Serbie s’est efforcée, par l'intermédiaire de la Russie et defses. propres représentants à Constantinople, de contrecarrer l'influence bulgare en Macédoine. Ayant vu que les Bulgares réussiraient probablement à sémanciper de la tutelle du patriarche grec, et qu'ils s’agitaient déjà ouvertement pour englober la Macédoine dans leur sphère, le gouvernement serbe prit très sérieusement position.

Le 11 mars 1868, le ministre des Affaires étrangères de cette époque écrivait dans une lettre au représentant . diplomatique serbe à Constantinople que « c’est le devoir

du gouvernement serbe de veiller à ce que les anciennes :

prérogatives ecclésiastiques de cette nation, dont la principale partie est la principauté serbe, ne soient pas vio1ées par l’émancipation de l'Eglise bulgare. Ce devoir, que nous n'avons jamais perdu de vue, est devenu encore plus impérieux par suite des circulaires des chefs bulgares, qui ont été envoyées également aux « épar-

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