La Macédoine

mations ! Les annexes de ces livres sont également intéressantes. Si leurs textes sont favorables aux prétentions bulgares, ne füt-ce que par un seul mot, ils sont présentés au publie comme des vérités d'Evangile, sans que l’on se préoccupe de leur origine, de leur signification, de leur plus ou moins grande exactitude, sans que l’on tienne compte par exemple du fait qu'il y est affirmé que « la Morayva prend sa source en Bosnie », ou que « Nish est le chef-lieu de l'Etat bulgare », que « Kustendil se trouve près de Prokuplje dans le bassin de la Morava » où encore que « Prizren et Novi Pazar sont en Bulgarie » ! Cette littérature ne mérite, elle non plus, aucune attention.

La littérature non-bulgare sur la Macédoine est tout aussi abondante. Les écrivains russes y occupent la première place. Les Bulgares sont les enfants de la Russie. Les Russes ont, au commencement du xx siècle, découvert le peuple bulgare moribond ; ils l'ont révélé au monde, ils l'ont soigné, élevé, choyé comme des parents

choyent leur enfant maladif ou capricieux. On s’étendra

dans un autre chapitre de ce livre sur les sympathies des Russes pour les Bulgares. Nous nous bornons à signaler ici qu'à côté de ces sympathies pour les Bulgares et derrière elles, il y avait aussi, de la part de la Russie, des questions d'intérêt politique. La Russie considérait la Bulgarie comme sa succursale dans les Balkans, comme un levier pour la réalisation de ses buts politiques dans la Péninsule balkanique. Les prétentions bulgares dans les Balkans s'harmonisaient avec les intérèts russes. Plus la Bulgarie serait grande, et plus fort serait le levier dont disposerait la Russie dans les Balkans. De là vient que, dans la littérature russe, le territoire bulgare a les mêmes limites que celles que réclament pour leur pays les Bulgares.

Enfin, d'autres étrangers ont écrit sur la Macédoine. Cette littérature est, elle aussi, très variée. Elle renferme des ouvrages qui sont remarquables par l'absence de la connaissance la plus élémentaire du sujet. Elle en

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