La Macédoine

mier de ces journaux était originaire dOchrida, et l’autre de Skoplje. Le calendrier serbe Golub, publié chaque année à Constantinople, eut une immense cireulation. Dans la mesure où la censure turque le permettait, des livres serbes étaient vendus dans Îles librairies de Salonique, Skoplje, Bitolj, Ochrida, Prilep, Seres, Kostur, Voden, Gevgelija, Veles et d’autres villes de Macédoine. Tous les libraires étaient des Serbes du pays.

En résumé — malgré la propagande bulgare et l'in timidation turque — les Serbes de Macédoine gardèrent jalousement leur éducation nationale.

Il était impossible, comme nous l'avons vu, d'ouvrir la question de l'Eglise serbe. Jusqu'à la création de l’exarchat bulgare, les Macédoniens suivirent le conseil donné par la Russie de soutenir les Bulgares, espérant qu'avec la solution de la question de l'Eglise bulgare, leur propre question serait aussi résolue. Mais lorsque l'exarchat nouvellement établi commença sa campagne de propagande bulgare en Macédoine, les Macédoniens comprirent bientôt où tout cela conduisait. En 1872, les Bulgares resurent, à Skoplje et Ochrida, les deux évèques déjà mentionnés, qui inaugurèrent une immense -Propagande et des persécutions fanatiques contre l'élément senbe, les écoles et l'éducation serbes. Le peuple se souleva et commença à user de représailles et à se défendre. Enfin, en 1874, la population serbe habitant la Macédoine, dans les « éparchies » de Samokov, Custendil, Veles. Debar, Melnik, Ochrida et Seres. adressa au Sultan et au Grand Patriarche une requête pour leur demander de rétablir le patriarcat supprimé d’Ipek et de le soumettre à la juridiction de ce dernier. « Nous sommes Serbes et non Bulgares », disaient ces requêtes ; « Texarchat voudrait nous bulgariser, et cela, nous ne pouvons l’admettre ; c’est pourquoi nous vous adressons cet appel vous demandant de nous sauver de ce malheur et de rétablir pour nous notre Eglise serbe indépendante ». Personne ne sait ce que le Sultan et le patriar-

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