La Macédoine

bien évident que le peuple macédonien à fait Lous ses efforts pour conserver son caractère serbe et pour ètre uni avec la Serbie. Malheureusement, les circonstances adverses étaient trop fortes. La Serbie n'était pas assez puissante pour combattre la Turquie, les abus de l'Eglise grecque, eb aussi pour s'opposer à la volonté de la Russie, contrecarrer la propagande bulgare et combattre les bandes armées des comitadjis. Cela, et cela seulement, est la raison pour laquelle une grande partie de la populotion finit, après une lutte héroïque, ides persécutions terribles et d'énormes sacrifices, par être néanmoins obligée de s'appeler bulgare.

Le succès bulgare n’est cependant que relatif. Il n'y a que la population des plus erandes villes de Macédoine, d'où naquit l'agitation bulgare sous la protection de la diplomatie russe, qui ail adhéré à l'Exarchat (1).

Les villages n'ont pas tous répondu également à l'ap-

pelbulgare. D’après les chiffres rassemblés après plusieurs :

années de recherches par Rostovski, consul de Russie à Bitolj, il y avait dans le vilayet de Bitolj 186.656 Serbes qui adhérèrent à l'Exarchat bulgare, tandis que 93.694 restèrent fidèles au patriarcat. La moitié des chrétiens dans ce pays ne s’unit pas aux Bulgares. Dans l’« Eparchie » de Skoplje, 20.000 familles appartenaient à l'exarchat, et 10.000 appartenaient au patriarcat. Là aussi, la proportion numérique est la même. En outre il y eut quelques éndroits de la Macédoine où l’exarchat n'obtint aucun succès. Toute la contrée de Skopska Crna Gora, à quelques exceptions près, et quelques villages au nord de celte contrée, restèrent fidèles au patriarcat. Les villages faisant partie de Porec, entre Tetovo et Bitolj, se tinrent complètement en dehors de l'influence bulgare. De plus, il y eut une grande proportion de la population serbe en Macédoine qui demeura serbe. Autour de Strumica, Drama et Seres, dans la Macédoine méridionale, 1l -y eut beaucoup de Serbes qui, ne pouvant s'appeler Tures

(1) Si Novakovic, les Questions des Balkans. 4906, p. 118.

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