La Macédoine

A de Ja fête millénaire des Lite Cyrille et ORNE est intitulé : + « La Macédoine au jour de la fète millénaire des saints Cyrille et Méthode, ou la situation actuelle du. bulgarisme dans ce pays ». il y est affirmé, comme d'ordinaire, que la Macédoine est un pays bulgare, mais il ressort clairement, de certains de ses passages, que la population macédonienne ne peut être considérée comme bulgare. « Si la Macédoine ne devient pas bulgare, dit ce livre, on ne réussira pas non plus à créer un Etat bulgare. C'est ce point principal qu'il faut retenir et ne jamais oublier. » Mais, « il faut nous l'avouer à nous-mêmes, c’est un _… de choses triste et honteux : la

plupart des Macédoniens sont privés d'une conscience

Benne indispensable pourtant à chaque peuple qui voudrait affirmer et revendiquer ses droits. Si l'Europe s'adressait aujourd” Kuï aux Macédoniens en leur@emandant de se prononcer sur leur véritable nationalité, il serait à craindre que ce plébiscite ne tournât, contre nous. » Cependant « un délai de dix ans, voire même de Cou ans, bien mis à profit par nous, serait suffisant pour qu'aucune force du monde ne puisse plus empêcher la Bulgarie de San-Stefano de yenir une réalité » (x):

Enfin, qu'il nous soit permis de rappeler iei un événement qui démontre, d’une manière définitive, à quel point les Bulgares étaient conscients de ce fait que la Macédoine n’est point peuplée de Bulgares.

Bien au courant des véritables sentiments serbophiles des Macédoniens et connaissant à fond l’histoire des révolutions contre le régime ture, par lesquelles ce peuple a souvent manifesté son désir de s'unir à la Serbie, les Bulgares se sont empressés, dès la création de leur Etat, de fomenter une nouvelle révolte dans ce pays, décidés à présenter ensuite cette révolution comme un mouvement en faveur de la nation bulgare. Mais plus la nécessité d’une révolution s’imposait aux Bulgares,

(4) N'ayant pas pu consulter l'original de ce livre, nous nous sommes servis des citations rapportées par D. Bikelas dans son livre : Les rôles et les aspirations de la Grèce dans la question d'Orient, Paris, 1885, p: 46-47.

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