La Macédoine

7 ns Da nn 1 Le

— Nous les ayons achetées.

__ Très bien, répondit Baya Gagno, la bouche pleine, j'aime bien les poires.

Bercé par le bruit régulier de la locomotive, il commença à sommeiller. Je me mis à chercher les moyens de nous débarrasser de lui. Finalement, une idée me vint. Je fis signe à mes amis et leur dis :

__ On va faire du café, messieurs. Donnez-moi de l'alcool et une allumette |

_— Du café ? s’écria Baya Gagno, en sautant de la banquette comme piqué par une aiguille | j'en suis, moi, pour le café | : =_ Comment préparer le café, puisque nous n'avons pas d’eau, demanda l’un de nous.

_— Vous n’avez pas d'eau ? s'écria Baya Gagno, je m'en charge. Attendez un moment ; puis il sortit du compartiment. =

Nous pouffâmes de rire. Il rentra avec une cruche dans ses mains. Il nous expliqua d’abord qu'il s'était donné toutes les peines du monde, uniquement pour notre bien, à nous.

— Voilà, j'en ai trouvé. J'ai fait le tour de toutes les. voitures. Au dernier moment, j’aperçois une cruche et Je la prends. Mais une femme s'écria : « Dites done, laissez cela, c’est de l'eau pour mon enfant. » J'ai réfléchi pour trouver un boniment à lui servir et je trouve 3 « Excusez, madame, un voyageur se trouve mal. — C'est vrai ? — Oui, madame. — Alors, prenez, seulement rendez-moi la cruche. » Qu'elle est bête !... Ouf ! je suis en nage | Et maintenant nous allons boire notre petit café |

S'emparer par force du bien des autres, c'est la = manière du comitadji. S'imposer et vivre aux dépens | des autres, c'est la manière de Baya Gagno. Dans ces deux personnages sont incarnés le programme et l'idéal national bulgare.

C’est en poursuivant un tel idéal et un tel pro-, gramme que les Bulgares sont arrivés à faire de la Macédoine serbe une question macédonienne | =