La Macédoine

Au témoignage unanime de documents historiques sérbes et étrangers, c'est l'armée serbe qui fut défaite sur la Marica, ce sont les princes serbes qui y trouvèrent la mort, et ce sont également les pays serbes qui furent conquis à la suite de cette défaite.

Les sources historiques serbes représentent la débäcle de la Marica comme une catastrophe appartenant au passé serbe et la rangent parmi les épisodes de l'histoire serbe (r). Le moine Isaïe, contemporain de la bataille, qui vivait à Seres, à proximité de l'endroit même où eut lieu la rencontre sanglante entre les Serbes et les Turcs, raconte que « le despote Ugljesa avait levé toutes les troupes serbes et grecques, ainsi que son frère le roi Vukasin et beaucoup d'autres princes serbes », pour chasser les Turcs ()}. Vladislay Gramatik auteur serbe de la seconde moitié du xv° siècle, écrit que « l'armée serbe de la Macédoine fut complètement battue sur la rivière qui s'appelle Marica » (3). Le patriarche serbe Pajsej, de la première moitié du, xvn° siècle, dit que les Tures, après s'être emparés d’Andrinople, avaient « essayé d'entrer en pays serbe » et qu'Ugljesa et Vukasin leur avaient opposé une certaine résistance à la tête des forces serbes (4). L

Les sources historiques de l'Europe occidentale

concordent absolument avec les sources serbes, au sujet de la bataille de la Marica. La nouvelle de la défaite serbe n'était arrivée au pape, à Avignon, qu'au printemps de 1352 : dans une lettre adressée en mai de cette année au roi Louis de Hongrie, pour l'informer de Ja situation créée dans la péninsule balkanique à la suite de la bataille de la Marica, le pape dit que certains princes de l'Etat serbe ont été vaincus dans cette rencontre (subactis quibusdam magnatibus regnii Rasciae). En au-

1} Mémoires de l'Académie royale.de Serbie, VOl-MIIT, p 1951261131, 139, 1495 154

(2) L: Stoïanovitch: Anciennes inscriptions serbes, n° #

(3) Messager de la Société savante serbe, xol: XXIT, p. 28

(4) Messager de la Société savante serbé, XXII, p.222.

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