La Macédoine

quie. Sur un mot de leur part, des provinces serbes tout entières se soulèvent contre les oppresseurs ; dans les pourparlers de paix qui suivent, ils sont représentants du peuple serbe tout entier. Même, dans l'accomplissement de leur rôle national, ils ne s'arrêtent pas aux frontières de l'empire ottoman. Pour demander aide el secours pour le peuple, les patrianches s'adressent à la Russie, à l'Espagne, à Venise et à l'Autriche, et donnent ainsi à leur autorilé une importance internationale. Les Cours et les couvernements des Etats étrangers les reconnaissent comme chefs du peuple serbe. Les empereurs de Russie sont en correspondance avee eux ; l'Espagne étant en œuerre contre les Tures, c'est au patriarche qu'elle doit s'adresser pour obtenir l'appui du peuple serbe ; les empeieurs d'Autriche adressent aux patriarches des messages el engagent des pourparlers ayec eux ; c'est à eux aussi qu'ils accordent des privilèges pour le peuple serbe tout entier. Cependant, toute cette activité nationale des patriarches embrasse aussi les Macédoniens comme faisant un tout indivisible avec le reste du peuple serbe. Mais c'est surtout dans les rapports des patriarches serbes avec la Russie et l'Autriche que le caractère serbe de la Macé«doine apparaît avec éclat.

« Malgré les efforts de l'Eglise, l'existence du peuple serbe sous les Turcs restait extrèmement pénible. Des taxes exorbitantes, la spoliation des biens, les persécutions et la destruction de régions tout entières, telles élaient les conditions de la vie normale. Le peuple était accablé par la pauvreté et la misère. « Oh ! ouf ! ouf | infortunés que nous sommes par la faute -des Agaréniens ! » Ainsi se lamente, dans une annotation, un moine du monastère de Lesnovo en Macédoine (1). Appauvri et affaibli, le peuple serbe n arrivait qu'à grand’peine à remettre en état ses églises et à les pourvoir des objets nécessaires. C'est cette situation qui amena les patriarches serbes à s'adresser aux Russes, leurs frères de reli-

(1) L Stoïanoyic : Anciennes inscriptions serbes, no 2922:

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