La patrie Serbe

LA PATRIE SERBE 99

fourmillent d’une intense animation. Ce ne sont que cris ef gesficulations, Tapage assourdissant |! Par centaines on amène les porcs destinés à être les victimes des gais repas. Depuis le cochon de lait, petite boule lose et cocasse, jusqu au S10$S porc gras à la chair plissée sous les soies brillantes, la foule blonde et noire des malheureuses bêtes, fombe des chars mérovingiens sur le sol des marchés. La Symphonie de leurs grognements monte discordante et cruelle, exaspérant les oreilles nerveuses. Ce sont d'amusantes batailles entre les paysans coitfés de bonnets de fourrure et les ani: maux {êtus. Lorsque l’un veut Prendre sa droite, l'autre choisit la gauche, et, quand toute une bande de ces STOgnards s'opiniâtre à partir en exploration, ou à pénétrer d’autres groupes l’infortuné conducteur se démène, tel un sacristain Qui guiderait une escouade de diablotins pour les faire exorciser. i Les marchés aux porcs de la Noël ont une grande importance. Si à Pâques un agneau est de rigueur sur la table paternelle, à Noël, on Y Présente un porc. Généralement petit sur les tables élégantes des villes, dans les Campagnes il est énorme, alors pendant trois

La veille de la Noël s'appelle le Badgni-dan. (le jour de la büche). Amants des forêts qui offrirent pour refuge aux Haïdouksles voiles verts deleur feuillage, les Serbes ont le culte des arbres. Au Christ Qui pour l'Humanité

> s'incarnait dans un petit enfant, les Serbes offrent en sacrifice un bel arbre qu'ils laissent Consumer par le feu purificateur, Dans l'après-midi du joyeusement on se dirige vers le bois, chars trainés par les bœufs, roulent en gri