La patrie Serbe

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104 LA PATRIE SERBE

Paris, des messes noires sont quelquelois célébrées, paraît-il. Notre grand auteur mystique, Huysmans,a un peu soulevé le voile dissimulant certaines opérations sataniques. L'esprit humain, malgré son apparent scepticisme croit au merveilleux, il reluse d'avouer son inquiétude mais il se sent faible et perdu dans l'Univers. Passagers, nous ne savons d'où nous sommes partis et ne connaissant pas le terme de notre traversée, nous voguons inconscients Sur les flots tumultueux de la vie; nous cherchons en vain à reirouver l'étoile qui nous guidera. :

Dans la profondeur des campagnes serbes, souvent quand la santé de quelqu'un décline, on pense que c'estla faute d'un parent défunt, qui jadis naquit le même mois que le malade, et veut l'entraîner vers la tombe. Pour rendre la vie à celui qu'on voit dépérir on recourt à des rites bizarres dérivés du spiritisme et de

la sorcellerie.

Imaginonsune de ces scènes mystérieuses. Une humble chaumière abrite une jeune fille presque moribonde. Les parents se lamentent; Yainement ils ont eu loi dans Jes vertus des tisanes et des emplètres. Le médecin habite trop loin et les paysans n’ont pas confiance en son art, On ira chercher deux pobratimes bn les suppliantide transmettre un peu de leur vitalité à Lagonisante. Parmi les voisins on rencontre facilement deux personnes prèles à oftrir un dévouement si peu coûteux. |

Le soir fait glisser ses crèpes sur la terre. La mère de la malade va vers le plus proche cimetière ; elle doit franchir une grande distance à travers la campagne conpée de bois. Le cœur éfreint d'angoisse, la pauvre femmetse hâte: des voix chuchotent parmi les |touites des buissons, l'herbe paraît touchée par un piedinyisible,

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