La patrie Serbe

LA PATRIE SERBE 153.

/la cavalerie serbe pénétra en bourrasque dans la gorge et les Askers s’éparpillèrent.

Après quélques épisodes terminés par la prise des ennemis, les petits chevaux nerveuxs abreuvèrent dans la beauté azurée du Doiran. Les cavaliers du Danube se répandirent dans le pays devenu moins farouche. Refoulant, capturant leurs ennemis,les cavaliers serbes quittèrent les monfagnes rapidement allégées par la vapeur de la distance et se {rouvèrent dans la régiondes marécages. Au grand trot, les chevaux du Danube coururent Vers Salonique, paresseuse et nonchalante.alanguie et bercée par les dernières houles de l’Archipel.

Salonique le charmante fient du rêve par tout l’azur dont elle est enveloppée. Loqueteuse et pouilleuse, elle est quand même exquise; la magie de l'Orient embellit ses haïllons. Le soleil glisse les coulées de ses rayons entre les voiesétroites etcaresse les maisons enluminées de rouge, de bleu, de jaune. Les oripeaux pendus aux fenêtres des quartiers populaires prennent des airs de fête, La pouillerie salonicienne devient une joie. L'apparition des escadrons serbes causa un peu d'émotion, Entre leurs voiles. les yeux des femmes étaient pareils à des yeux de gazelles effarouchées. Malgré le danger, les enfants insoucieux grouillaient comme une vermine dans les rues et continuaientleurs importantes constructions au milieu des tas de boue. Dans les mosquées les vieux Turcs accroupis égrenaient leurs chapelets; résignés, ils songeaient aux vicissitudes de l'humanité. Avant-hier conquérants de tous ces chrétiens, ils étaient maintenant obligés de se courber sous leur ; joug... Les minces cavaliers dont les fanfasias ressemblaient dans la plaine à des tourbillons de feuilles automnales, laissèrent les enfants vaquer à leurs occnpations et les vieux mahométans suivre le cours de leurs réveries. La