La patrie Serbe

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ville s'était renduë, leur présence était inutile. D'un hardi galop, ils s’élancèrent vers d'autres champs de bataille, vers d'autres gloires, là-bas, du côté où lesoleil endisparaissant avait mis des courtines de pourpre et d’or.

Peu de jours avaient suifi aux Serbes pour chasser l’envahisseurséeulaire.Rayonnant en tous sens«l'armée imbattable », ainsi que la nommaïit Djavid Pacha,planfait solidement ses étendards sur les crêtes les plus escarpées.

Les Turcs reculaient au sud et abandonnaïent aussi le Sandjak occupé par les Serbes, malgré de grandes difficultés bravement surmontées.

ALBANIE

Une expédition s'était imposée aux soldats du Roi Pierre. Ainsi quila été dit maintes fois, une question vitale pour la Serbie désireuse de s'épanouir comme elle en a le droit, est la question d'un port lui appartenant. Pour obtenir ce débouché indispensable le peuple serbe m'hésita pas à envoyer dés troupes en Albanie. Pour cette conquête on forma à Prizrend un détachement qui comprenait quelques régiments d'infanterie de la division de la Choumadia (I° ban) etide la Drina (Il ban) avec quelques canons de montagne etun peu de cavarie. Ce détachement passa par un chemin où aucune armée mavait encore passé. Le Sultan lui-même n'osail pas envoyer les soldats nécessaires pour pacilier les Albanais qui n'obéissaient jamais. Le rôle principal pour la prise delAlbanie fut joué par ce détachement qui en chassa les Tures, relugiés après la chute de Monastir dans ce féroce pays. La colonne serbe ne trouvait aucun abri. Pourlit, les soldats avaient la boue, pour couver-