La patrie Serbe

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eux dominent encore les appétits des antiques Finnois. Ne médisons pas des Turcs bonasses et crédules, amoureux des tièdes soirées d'été parfumées par les senteurs et bleuies par les ombres allongées des cyprès. Quant à nos amis Serbes, Slaves du Midi, « Yougoslaves », ils ne sont ni Russes ni Bulgares, ils sont eux-mêmes, complétement eux-mêmes. Nous n'avons pas assez fait leur Connaissance, car si nous les CONNAÏSSIONS mieux, nous les aimerions davantage. Ils sont hardis à la bataille et timides après la bataille. Ils sont sobres, deux et terribles. Ils ont l’âme jeune, une âme de dix-huit ans, fragile et sensible; une âme parente de la sensitive, qui, après s être ouverte.trop confiante, se referme aumoindre Îroissement el se désespère de la plus petite trahison. Ils sont idéalistes et religieux, tendres, un peu nonchalants. Ils ont une âme bien féminine par sa délicatesse malgré leur vaillance au combat, une âme fataliste et contemplative. Lorsqu'ils sont arrivés en France, eux les der-

_niers survivants de l'atroce retraile, leurs yeux où

semblaient briller encore les myslérieux reflets des neiges qu'ils avaient pensé avoir pour suaire, leurs Yeux demeuraient rivés sur l'Au-delà.

Ils traversèrent la France sans la voir, n'ayant devant eux que les Visions infernales des hécatombes de leurs frères délaissés ou jetés en masses dans les grandes sépultures hâtivement ouvertes.