La patrie Serbe

158 LA PATRIE SERBE

envahit le port de Saint-Jean-de-Medua.Lespavillons de tous les pays claquèrent au sommet du Tarabosch. Les couleurs françaises et anglaises touchèrent les couleurs allemandes et hongroises pour accomplir cette belle besogne.

SCUTARI

La Serbie dut aider les Grecs, elle dut aider les Bulgares, elle dut aider les Monténégrins. Déjà l'armée qui avait traversé l'Albanie, par la prise d'Alessio, fermait le cercle étreignant Scutari. On envoya un renfort par la voie de Salonique. Renfort composé de soldats de la Drina (Ir ban), qui avec eux emmenaient des hommes du génie et de l'artillerie lourde. Le printemps commençait à peine. La houle de l'Egée frangeait d'argent les rochers merveilleusement colorés de tous les rouges possibles. La jeunesse de la race serbe passait là où deux mille ans plus tôt avait passé l'adolescence de la race grecque. Son naïf étonnement admirait les îles innombrables qui semblaient portées par toutes ces petites lames courtes aux reîlets d'arc-en-ciel. L'avenir élait un insondable mystère pour ces braves paysans ayant vécu jusqu alors retirés dans leurs campagnes, Beaucoup parmi eux ignoraient jadis l'existence dela mer. Ils se sentaient infiniment petits au milieu de l'immensité. Leurs âmes rèveuses, un peu primitives, devinaïent la Présence de l'Incrée, confiants ils s'abandonnaient à l Invisible Maitre qui avait écrit leur destin. Les transports grecs louvoyèrent entre les Cyclades, cotoyèrent l'antique Péloponèse. Les Serbes virent s'ouvrir l'ampleur de la mer lonienne. On éprouvait des craintes au sujet de torpillages possibles. Ces craintes

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