La patrie Serbe

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196 LA PATRIE SERBE

au delà de la frontière. Sur les autres ponts les Serbes reculèrent un peu.

Une aurore ouatée de brume vit naître la matinée du 17. Les renforts étaient venus. du centre. Ardents, les Serbes avancèrent vers les ilancs du Tser. Deux ans de combats les avaient accoutumés aux difficultueuses escalades sous les balles. Assassinés parles Autrichiens Œui les inondaïent de projectiles, ils montèrent avec une sublime bravoure sur lés pentes rapides. Inlassablement, ils remplaçaient leurs morts par des vivants toujours plus acharnés à:l âprelutte. Le soir les enrichit d'un gain important, ils tenaient en leur possession deux sommets auxquels-ils pouvaient s'appuyer pour répondre à leurs adversaires.

Leurs succès devaient s'élargir le lendemain. Ce jourlà, le 48, le combat fut affreux sur le Tser. Férocement on se battait corps à corps avec les baïonnettes qui rougissaient et les grenades qui s'épanouissaient en une floraison de feu. Tant de vaillance déployée ne fut pas inutile, les Autrichiens dévalèrent des montagnes. Exaspérés, ils tentèrent plus tard de reprendre l’arête faïtière, mais les Serbes s'étaient solidement incrustés, aucune force ne prévalut contre leur ténacité.

Maitres du Tser, les Serbes avaient complètement rompu le front adverse. Les Autrichiens étaient jetés d'un côté vers les cultures dévastées de la Matchva, de l’autre contre l'Yverak et la vallée de l'Yadar. La bataille n'était pourtant pas terminée.

De nouveau, le lendemain, la guerre d'escalade reprit sur l’Yverak. Les infatigables fantassins serbes s'acharnèrent dans leurs assauts et après avoir afteint les crètes poursuivirent les Autrichiens chassés des sommets et de la vallée de la Lechnitza, courbée comme un berceau entre le Tser et l'Yverak.