La patrie Serbe

L’INVASION

Jusqu'à l'automne de 4915, la Serbie avait récolté une splendide moisson de lauriers : sans cesse victorieuse, elle ouvraitau vent les ailes!rémissantes (le sesdrapeaux. Le mirage de la grande Yougoslavie, l'espérance d’une complète fusion du peuple entier. animait d'une impétueuse ardeur les àmes patriotes, pétries par l'atavisme ancestral venu des Haïdouks. La résistance serbe était magnifique, Son mordant à l'attaque splendide. Pour maitriser Cette poignée de héros indomptables trois choses étaient nécessaires : la trahison, l'abandon, une irrésistible artillerie devant laquelle le courage devenait inutile. La trahison fut infâme, le monde l'a jugée. Elle meurtrit douloureusement les cœurs français attachés par des liens millénaires. à la douce Hellade, notre patrie intellectuelle. Nous pouvons pourtant nous consoler en songeant que l'acte de félonie ne futpas l'œuvre d'un peuple, mais celle d'un faible souverain soumis au charme d'une influence, plus forte que le sentiment de l'honneur. Si, fidèle à sa parole, Constantin n'avait pas renié sa royale signature, jamais sans doutela Bulgarie n'aurait saisi un poignard afin d'assassiner le frère d'armes qui, jadis, pour elle, avait saigné devant Anürinople. Un de nos écrivains les mieux documentés nous raconte que, torturé par les interminables palabres des