La patrie Serbe

LA PATRIE SERBÉ ni 207

alliés, soucieux de discourir au lieu d'agir, le Prince Alexandres adressa directementau Roi de Grèce. Lejeune régentenvoya à son anciencompagnon des deux guerres précédentes un télégramme secret,demandant une certitudé pour l'aide promise et gagnée par un concours efticace à peine vieux de dix-huit mois. Constantin répondit que, devant la Sérbie, ne s'ouvrait qu une voie: celle d’une paix immédiate avec l'Allemagne et l'Autriche, désireuses seulement d'un passage à travers le pays.Le Roi des Grecs offrait sa médiation et montrait une Allemagnre obtenant pourlaSerbie une partie dela Dalmatie. Une seconde note, officielle celle-là, signée par M. Zaïmis,

assurait le Prince qu'il pourrait toujours compter sur la

fidélité et l'appui de la Grèce, quoique l'heure fût trop trouble pour permettre à son gouvernement de se déclaz rer catégoriquement (1). Le Prince Alexandre n'hésita pas à écouter sa conscience, il eut foi dans les alliés.Les alliés,hélas {ne surent que donner aux Serbes la palme du martyre. Durant les longues semaines d’inaction qui suivirent la retraite, le Prince exilé dut souvent s’intorTOger pour savoir si une paix moins honorable n'eût pas été préférable pour son peuple ? Le rôle de gardien d’un royaume est lourd pour de jeunes épaules de vingtsix ans.Mais,auprès des noms du Roi Pierre et du Prince Alexandre, l’histoire ne pourra jamais que mettre les mots de droiture et de courage. Dans les moments de doute le Prince se remémora probablement le très vieux

poème qui berça son enfance : l

k

+. Un faucon au plumage gris arrive à tire d’aile Et il porte une légère hirondelle,

L

1, Henry Barby, l'Æpopéeserbe.