La patrie Serbe

LA PATRIE SERBE 943

secouaient l'atmosphère. La Patrie Serbe s'anéantissait emportée par le vent qui dispersait les flammèches sur la lande aride (1). Les ennemis approchaient ; il fallut fuir du côté de la montagne neigeusé, coupée seulement par la gorge profonde de la Peétchanska Bistrica. En ‘guise de provisions les hommes emportaient 30 grammes de maïs.

Le défilé étroit conduisant dans le cœur des montagnes semblait un mauvais présage. L'eau glauque gron-

dait contre les roches moussues, les parois montaient si }

haut qu une sorte de pénombre éclairait seule la gorge.

Autour des carcasses des chevaux, morts depuis plusieurs jours, il y avait quelquefois de grandes disputes, on se battait pour les restes immondes! de l'animal déjà dépecé. Les faces conyulsées, tannées autant que du cuir, sedéfiaientavec de haïneuses expressions: C'étaient des camarades qui depuis quatre ans de combats partageaient des dangers communs, et qui avaient altiré ensemble la victoire sous les trois couleurs serbes. Maintenant ils s'apprétaient à lutter jusqu'à la mort pour la moelle corrompue d'un vieil os. L'imagination peut chercher les pires exfravagances, jamais ses élucubrations les plus macabres ne He seront l'effroi de certains incidents tragiques, produits sous l'influence dela faim et de l’anémie.

Combien aussi de dévouements sublimes; combien: de femmes, ne voulant pas quitter leur mari, firené l'horrible retraite, des femmes élégantes, habituées à une existence luxueuse dépourvue de souci, Cémbien de mères arrachèrent leurs minces haïllons pour mieux couvrir l'enfant pleurant de froid,et quelle abomination éprouvèrentcelles qui, poursauver un ou deux plus vigou-

ARE ne coïncidence Pelch (Ipek) en Serbe signitie poële,