La patrie Serbe

LA PATRIE SERBE MANS

tées de terre (Plus tard à Corfou, ce fut au large qu'on noyait Ceux qui n'avaient pu reprendre leurs forces vitales).

Les avions ennemis beurdonnaient dans le ciel qu'ils zébraient de leur vol néfaste ; du ciel-pleuvaient les bombes.

À travers les Vagues diaphanes, s'apercevaient les échines des sous-marins, jouant comme des requins. Quelquefois le navire guetté avec tant d'impatience. le navire porteur de pain, venait près du rivage ; une, expiosion agitait les flots, faisait vibrer l'air. À la place du bâtiment, sur les eaux tumultueuses n'existait plus

. qu'une colonne de fumée, qui s’écartait en un panache avant de se dissoudre.

Il y avait aussi de loïntaines batailles ; des vaisseaux canonnaient la mer. Les forpilleurs glissaient à toute allure et paraissaient s'amuser en tirant leurs bordées d’obus ; l'onde jaïllissait en fusées.

L'immobilité forcée des condamnés était plus douloureuse encore devant la course des (orpilleurs qui évoquaient la liberté. : !

Les semaines s'ajoufaient aux semaines, ef à mesure que s envolait Je temps, la persuasion que tous allaient périr pénétrait davantage les cerveaux, indifférents et ‘résignés.

La Noël vint. Une triste Noël ! Cette époque de joie augmenta encore la lamentable misère. Sous leurs tentes, à l'abri d'une roehe, auprès de quelques tisons qui ne brûlaient pas, ils songeaient, les pauvres bannis, sans foyer, aux heureuses fêles de jadis, Le souvenir faisait miroiter devant leur imagination les veillées anciennes, ils revoyaient les flammes danser leurs claires rondes autour de la grosse bûche bénite et ils songeaient aux fraiches matinées givrées où, dans l’air