La patrie Serbe

LA PATRIE SERBE 63

dernières guerres que sera-ce après, maintenant que depuis 1912, plus d’un million de Serbes ne répondent plus à l'appel et que tant d'enfants, espoir des générations futures, sont dispersés ?

Dans la plaine de Kossovo frémissent les grands champs d’épis roux; mais si là ils sont nombreux, ils s'étendent dans le pays entier, surtout dans la Mat: chava. L’orge et l'avoine sont dorés par l'été ainsi que le froment. Plus au sud, les rizières verdissent et dans toute la Serbie les quenouilles des maïs abandonnent au jeu du vent leurs pâles chevelures crêépelées. Dans les régions élevées des montagnes, les noyers et les châtaigniers évoquent notre Dauphiné. Les damiers des cultures sont, dans les vallées, séparés par les vignobles. En Serbie on aime le vin qui égaie et donne de la vigueur. Pourtant d’après divers témoignages de nos officiers, on trouve peu de soldats serbes en état d'ivresse. Cette constatation leur fait le plus grand honneur, car chez eux les libations sont prodiguées durant les jours de fête; le sang des ceps coule à flots quand la veille de Noëlon guette la cuisson du porc grésillant. Toujours un verre est prêt pour l'ami qui franchit le seuïl de la demeure, riche ou humble. Ce verre sans cesse rempli doit êtré souvent vidé d’un trait. Les crus originaires de Négotin sont renommés.

Si l’automne dore eb ensanglante les vignobles, le printemps jette un manteau blanc et rose sur les luxuridnts vergers, où les bosquets de pruniers éntrelacent: leurs branchages. Les pruniers donnent à la Serbie celte bonne cau-de-vie si fort prisée qui, adoucie par le miel, fait, après avoir bouilli, une liqueur dont on raltole.

Le caractère expansif du paysan le porte aux réunions amicales, quand ses travaux le lui permettent.

: La chère est fameuse Iles jours de fête. L'hospitalité