La patrie Serbe

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par un sourire à l'ämour de Miloutine Némania. Les Yousoslaves se sont reposés sans s’user sous la domination ottomane, maintenant ils secouent leur forpeur; leur esprit ouvert par une jeune curiosité est aîliné grâce à une longue suite de générations policées. De cette jeunesse persistante provient sans doute une parbie de leur charme.

On trouve plus facilement la filiation des coutumes chez les races que n'uniformisent pas encore les perpétuels frottements. La Fète de Famille, la « Slava » serbe, évoque un peu l'antique culte familial des Hellènes et des Latins. Le paganisme aréco-romain dotait chaque foyer d'une fète spéciale et le père transmettait au fils le:devoir de conserver le culte ancestral. En Serbie, assisté par un prêtre, le chef de famille est l'officiant de la Slava. Près de lui se tient le fils ainé à qui plus tard, lorsqu'il vieillira, il « transmettra le cierge » (emblème du jeu sacré) allumé durant la cérémonie .

La Slava n'existe ni en Russie ni en Bulgarie. Elle commémore l'entrée des aïeux dans le christianisme et se trouve placée sous le patronage du saint, jadis choisi pour présider au premier baptème. La Slava est célébrée dans tout le peuple yougoslave, en Bosnie-Herzégovine, Croatie, Slavonie, Banat et Batchka, aussi bien qu'en Serbie et en Macédoine.

Pour cette grande réception que l'on doit s'appliquer à rendre aussi brillante qu'on le peut, on se prépare pendant plusieurs jours ; la maison resplendit, égayée par les guirlandes et les bouquets. Le blé et le vin, signes de fécondité, sont presque toujours à la base des rites de la nation serbe, type des nations agricoles.

Des grains de froment, après avoir longuement bouilli sont écrasés avec des noix et du sucre. Le mélange