La patrie Serbe

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82 LA PATRIE SERBE

elles songent aux Haïdouks d'antan et leurs rêveries exaltent le beau grand Serbe qui a volé leur âme. Durant la nuit du 22 au 23, l'amoureuse se glisse hors de sa maison; prenant un poignée de terre dans son jardin elle approche de la demeure de celui quelle veut séduire. Elle lance alors sa poignée de terre sur le toit abritant l'homme élu, dorénavant il sera irrésistiblement attiré vers elle. é

En Serbie et en France, l'amour est la pire torture; les malheureuses affolées par cette cruelle douleur, inyentent mille façons d’'ensorceler.

Une des manières les plus usitées consiste à arracher l'aile droite d'une chauve-souris ; on troue cette aile et par la minuscule fenêtre on regarde passerle très aimé. Ajoutons qu il faut être caché pendant ce temps. l’amante espère sans doute, en guettant son ami de cette bizarre manière, lui transmettre un sentiment aveuglant, el dans ce cas la mince membrane duvetée d’une chauvesouris remplace le bandeau de Cupidon.

Les jeunes filles dont le cœur estencore libre sortent au clair de lune, dans le miroir qu'elles tiennent elles voient se refléter l'image de leur futur époux. D’autres formalités permettent de le contempler en songe.

Les jeunes filles n'ont pas seules recours à la magie, les femmes ont leurs attributs et vont quérir les herbes salutaires aptes à préserver de tous les maux.

Le vendredi précédantle Djourdjev-dan, chacun court par monts el par Vaux cueillir les plantes bienfaisantes. Les bois fourmillent de monde ; les enfants, les jeunes sens, les femmes chargées de paniers, coupentleur moisson. Parlois sous un chène moussu ou sous un charme, Les jolies filles rencontrent le fiancé choisi parle destin, point n'est besoin pour elles alors, de recourir au miroir -nchanté afin de sourire à son visage.