La patrie Serbe

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LA PATRIE SERBE | 83

Chez elles, les femmes emplissent d’eau une grande bassine et mettent les plantes dedans : elles ajoutenf quelques tiges de lilas à ce bouquet pour l'embaumer. N'oublions pas de dire que dans la bassine elles ont placé un œufde Pâques, un bel œuf peint en rouge, le premier qui au jeudi saint Précédent aura été teinté d'incarnat.

Quand l'aube du Djourdjiev-dan est née, lorsque l’auTore trace un mince trait de feu, les gens se lèvent égayés par la perspective d’un beau jour. Une dernière étoile, la «Danitsa » étoile du matin, tremble dans le ciel. Hâtivement ils se baïgnent le visage avec l’eau de la bassine qui a contenu la récolte du vendredi, l'eau merveilleuse écartera toutes maladies. Rapidement On fait sa loilette dans la maison décorée de verdure. On prie aussi auprès de l’icône dont les dorures touchées par la lumière de la veilleuse étincellent. Chaque famille emporte un léger repas froid et part errer dans la campagne.

Partout des fleurs, une profusion de fleurs : les millions, les milliards de Corolles créées par la terre serbe versent sur elle l'enivrement de leurs senteurs. Sous le tendrefeuillage des bois, les muguels, lesjacinthes bleues escaladent leurs petites hampes pour mieux pariumer l'espace. Dans les jardins, les lilas, les lilas mauves, les lilas blancs agitentleurs SLappes autant que des encensoirs, C'est un Saspillage de pétales, une débauche de Coloris, une griserie. La Serbie frissonanté! offre au soleil, son royal amant, la chair satinée de ses lèvres épanouies. La sève de la Campagne ricusé exXaspère l'ardeur des couples qui cherchent l'abri des, charmilles Pour Se jurer une tendresse éternelle, En ce moment ils sont des dieux, les amants Yainqueurs, car ils croient à l'immorlélité de l’'amour,quiles étreint dé Son infini enla-