La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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ou économique, parce qu'ils ont eux-mêmes tout à craindre d’une orientation nouvelle des esprits. |

D'une façon générale, il y a donc incompatibilité entre un système religieux ancien et un système social nouveau. En particulier, il y a incompatibilité entre le principe de la religion d'Etat et le caractère laïque de la société moderne. É :

L'Eglise a toujours recherché la domination temporelle, et ce n’est pas lui faire injure que de reconnaître une vérité si avérée. Pour étendre sa puissance, elle s’est tantôt servie des princes lorsqu'ils étaient ses dociles instruments ; tantôt elle les a combattus, lorsqu'ils avaient quelques velléités d'indépendance. La distinction entre le spirituel et le temporel, qui semble délimiter le domaine de l'Eglise, est purement fictive ; en réalité, on ne sait pas au juste où finit le spirituel et où commence le temporel : l’un empiète forcément sur l’autre. La fameuse parole, « donne à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », n’a qu'une précision apparente, car tout ce qui est à César peut être attribué à Dieu. Là est la source de tous les conflits possibles entre l'Eglise romaine et l'Etat, puisque les successeurs de Pierre se prétendent les représentants de Dieu sur la Terre.

Le Clergé a mêlé la religion à toutes les choses humaines et l’a introduite trop souvent, pour