La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

SUPPRESSION DES FRAIS DU CULTE AT

à établir des systèmes religieux et à asservir le peuple par l'entremise des ministres du culte qu'ils ont créé.

Le Catilina moderne n’avait pas négligé cette mesure (allusion à Robespierre) ; déjà, après avoir fait adopter un projet que l’on croyait sans but et sans objet, ses sectaires s'étaient mis en possession des ci-devant églises ; ils avaient gravé en lettres d’or, sur les portes, les paroles de leur maître et votre Comité des Finances a déjà reçu diverses pétitions, afin que la Convention déterminât les traitements des ministres desservant les temples dits de la raison, de la philosophie ou qu'on dédiait à l’Etre suprême.

C’est ainsi que les intrigants se servent du nom du peuple pour se procurer des salaires et pour l’asservir.

Vous avez reçu plusieurs pétitions tendant à obtenir des fonds pour bâtir et réparer les temples à ces nouveaux cultes, et on a levé beaucoup de contributions pour le même objet, en vexant même de bons citoyens.

Proclamez un principe religieux, de suite il faudra des temples qui devront être gardés par des: personnes, qui s’en prétendront les ministres ; ils demanderont des traitements ou des revenus. S'ils réussissent dans leur première demande, ils élèveront bientôt de nouvelles prétentions, et sous peu, ils établiront des hiérarchies et des privilèges.

En proclamant le principe qui est dans vos cœurs votre Comité a pensé que vous deviez procurer aux ci-devant ministres supprimés les moyens de vivre. I1 m'a chargé de vous proposer de rendre communs à tous les prêtres qui ont abandonné leurs fonctions sans abdiquer, ou qui les auraient continuées, les secours que vous avez accordés par la loi du 2 frimaire aux abdiçataires.

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