La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

À6 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

Buzot, était commandée autant par la nécessité que par les principes. Pour éviter la banqueroute, il fallait trouver des ressources : or le clergé, tant séculier que régulier, détenait à lui seul le tiers du sol national. Ses biens étaient entre les mains de quelques centaines de hauts prélats ou d’abbés de monastère, et leurs revenus s’élevaient à 200 millions environ ; si l’on tient compte de la dépréciation de l'argent, ces 200 millions en représentent au moins 500 de notre monnaie actuelle.

Les légistes prouvèrent suffisamment que le clergé n’était pas réellement propriétaire, ni méme usufruitier, mais seulement dépositaire. Cette thèse fut défendue avec force par le marquis de Lacoste et Mirabeau. Mais, d’après ce dernier, le Clergé devait recevoir un traitement sur le budget, parce que la nation « avait besoin d’officiers de morale et d'instruction ». C'est dans ce sens que fut conçu le décret du 2 novembre, qui mit les biens de l'Eglise à la disposition de la nation « à la charge de pourvoir, d’une manière convenable, aux frais du culte, à l'entretien de ses ministres et au soulagement des pauvres » ; les curés eurent 1200 livres de traitement annuel, outre la jouissance des presbytères et des jardins qui en dépendaient.

Telle est l’origine du budget des cultes ; il faut convenir qu'en 1789 l’état des esprits ne permettait pas d'autre solution. .Clermont-Ton-