La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

DÉCRETS DE L'ASSEMBLÉE CONSTITUANTÉ 21

rait être mis en doute au moment même où ce culte va être mis par elle à la première place des dépenses publiques, et où, par un mouvement unanime, elle a prouvé son respect de la seule manière qui pouvait convenir au caractère de l’Assemblée nationale, a décrété et décrète qu’elle ne peut, ni ne doit délibérer, sur la motion proposée, et qu’elle va reprendre l'ordre du jour concernant les biens ecclésiastiques ».

Les termes mêmes du texte voté montrent combien l’Assemblée craignait de choquer l’opinion catholique. Il n’en est pas moins vrai qu’elle exprime ainsi d’une façon définitive sa volonté formelle de ne pas proclamer une religion d'état et de respecter toutes les croyances. Les amis de la liberté devront lui savoir gré de ce vote important. Les circonstances qui l’entourent n’en diminuent pas la portée : le rejet de la motion Gerle, c'est l’échec du fanatisme religieux, c’est une grande victoire de la pensée libre contre le despotisme théocratique.