La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LA CONSTITUTION CIVILE DU CLÉRGÉ 95

manifeste publié par l’archevêque d'Aix contré la constitution civile et beaucoup d’ecclésiastiques ne tinrent aucun compte de la loi nouvelle. Soyons justes et reconnaissons que ce m'est pas seulement l'intérêt matériel qui guidait alors tous les prélats de la France (1). Ils étaient dans leur rôle en protestant contre la constitution civile du clergé, car ils défendaient la vieille tradition catholique. L'Eglise romaine a toujours admis que les questions de dogme et de discipline ecclésiastiques sont étroitement liées ; il serait vraiment oiseux de prendre parti dans les querelles entre gallicans et ultramontains et de condamner Rome au nom de principes qu’elle n’a jamais reconnus.

« Dans les affaires non seulement de foi, avait

{1) Avant la Révolution, les évêques et archevêques touchaient des traitements scandaleusement élevés : quelquesuns s'élevaient à 100.000 livres et au delà. Les curés, au contraire étaient réduits à la portion congrue.

L'Assemblée constituante réduisit les traitements des évêques et leur assura un minimum de 12.000 livres ; ceux dont les revenus excédaient cette somme eurent 12000 livres plus la moitié de l'excédent jusqu'à concurrence de 30.000 livres. L’évêque de Paris eut 75.000 livres, et tous purent continuer à jouir des bâtiments et jardins à leur usage.

Les curés virent leur situation améliorée ; ils eurent un minimum de 1.209 livres, et dans :les villes ce traitement fut augmenté suivant l'importance de la population. À Paris il fut de 6.000 livres.

Les vicaires eurent 709 livres.