La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

28 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

juillet 1790, il écrivait à l'archevêque de Bordeaux : .

« Les nouveaux décrets émanés de l’Assemblée nationale sont tels qu'ils rompent absolument l'unité de l'Eglise catholique, qu'ils brisent les liens de la communication de ce royaume (la France) avec le siège apostolique, si l’on obtient du roi une sanction qui le ferait tomber dans le schisme. Ainsi, il deviendrait schismatique, lui, le roi très chrétien, le fils aîné de l'Eglise ; les évêques élus dans les formes ordonnées par les décrets le seraient comme lui, et nous nous verrions obligés de les déclarer en conséquence intrus et sans aucune juridiction ».

Donc, il n’est pas douteux que dès l’origine Pie VI éprouvait la plus vive répugnance pour toutes les nouveautés introduites dans la Constitution du clergé. Cette répugnance se manifeste encore dans d'autres circonstances Louis XVI lui ayant demandé conseil, le pape répond au roi, le 17 août 1790, par une lettre où il exprime à peu près les mêmes sentiments ; cependant Pie VI prétend « laisser à la fermentation le temps de se calmer et ménager Aux esprits le retour sur eux-mêmes ».

Et il ajoute :

« Vu l'importance du sujet, nous avons arrêté de convoquer une congrégation de cardinaux, afin de soumettre et de recommander à leur