La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives
LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ A
Mais les professeurs ecclésiastiques de la Sorbonne déclarèrent la Constitution hérélique, schismatique et vraiment opposée à l'esprit du christianisme ; près de la moitié des membres du Clergé refusèrent de prêter serment (1).
Le pape Pie VI avait évité d’abord de se prononcer publiquement. Cependant, dès le mois de
{) Notre ouvrage était à l’impression, lorsque parurent, dans la Revue de la Révolution française, les articles si instructifs de M. Sagnac sur le serment à la Constitution civile du Clergé.
De cette étude impartiale, basée principalement sur les statistiques mêmes des directoires de département, il résulterait conlrairement aux assertions de M. Sciout, que plus de la moitié du Clergé prêta le serment : « La proportion des prêtres jureurs, dit M. Sagnac, est de 6 sur 10 ».
Avec M. Sagnac, nous pensons qu'après les brefs de Pie VI les rétractalions ne furent pas aussi nombreuses que l’on a bien voulu le dire.
I1 est intéressant de constater que la proportion des réfractaires est extrêmement variable d'une région à l’autre. M. Sagnac distingue 4 zones où ces réfractaires dominent :
1° Le noyau du Nord et du Pas-de-Calais (89 p. 199 de réfractaires). |
29 Les régions de l'Ouest, notamment la Seine-Inféricure (54 p. 109), la Bretagne et la Vendée (89 p. 109)
3° Dans l'Est, la Moselle (54 p. 109), et le Bas-Rhin où la proportion des réfractaires est la plus forte de tout le royaume (92 p. 109).
4 Enfin la zone du Bas-Languedoc et des Cévennes ; par ex, : l'Hérault, (58 p. 109) et le Gard (64 p, 109).
Partout ailleurs, les prêtres assermentés sont en majorité. Le Var en compte jusqu'à 96 p. 109; la Bourgogne, la Franche-Comté et la Champagne, de 6£ à 78 p. 100.
Pour Paris, M. Sciout a prétendu que les deux tiers des ecclésiastiques appelés à prêter le serment le refusèrent, C’est la proportion contraire quil faut admettre.
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