La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

36 POLITIQUE RELIGIEUSE DÉ LA RÉVOLUTION

blée se leva, pleine de respect pour le dernier des serfs de France et lui décerna les honneurs de la séance (23 octobre 1789).

On comprend que la Constituante fut mal disposée pour ces ordres religieux, il y avait bien des motifs qui plaidaient contre leur existence. Dans les couvents, les familles enfermaient trop souvent les enfants dont elles voulaient se débarrasser sans retour. Le fameux roman de Diderot, la Religieuse, a été vécu bien des fois, et beaucoup de pauvres êtres furent cloîtrés contre leur désir.

Le 28 octobre, une religieuse écrivit timidement à l’Assemblée pour la supplier de statuer sur les vœux monastiques. La Constituante estima que la vie et les règles monastiques étaient non seulement un outrage aux lois de la Nature, mais aussi une forme déguisée de servitude, indigne d’un peuple libre et civilisé. Le jour même elle interdit de prononcer désormais ces vœux qui n'auraient jamais dû être tolérés. Enfin, par le décret du 13 février 1790, elle supprime les congrégations existantes. :

« La loi dit l’article premier, ne reconnaîtra plus de vœux monasliques solennels de personnes de l'un et de l’autre sexes : en conséquence les ordres. et les congrégations religieux dans lesquels on fait de pareils vœux sont et demeurent supprimés en France, sans qu'il puisse en être établis de semblables dans l'avenir.»