La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

4û POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

résultait implicitement des principes déjà reconnus, notamment dans l’article X de la déclaration des droits. Au moment où les prêtres réfractaires s’insurgeaient contre la Constitution civile, au moment même où il était porté de graves atteintes à cette liberté des cultes, soit par des violences contre les prêtres assermentés dans quelques départements, soit par des outrages aux fidèles des réfractaires à Paris, la Constituante voulut prouver qu’elle respectait toutes les consciences et qu’elle restait fidèle à l'esprit de la déclaration des droits : par le décret du 7 mai 1791, elle proclame la liberté des cultes sans aucune restriction. C'était reconnaître le droit, pour les réfractaires, d’exercer encore leurs fonctions sacerdotales, non plus, il est vrai, au nom de l'Etat, (bien qu'on leur eût accordé le 8 février une pension de 500 livres), mais à titre privé, et dans des locaux autres que les édifices publics du culte, s'ils ne voulaient pas partager la jouissance de ceuxci avec les prêtres assermentés. Chose incroyable, non seulement les députés du clergé, s’opposèrent à ce vote, mais encore l'un d’eux alla jusqu'à s’écrier qu'il y voyaït « l’abomination de la désolation ! » Ils reprochèrent à l’Assemblée son « esprit de persécution », quand elle accordait la liberté à tout le monde. Leur fanatisme sectaire était si grand que, dans cette liberté pour tous, ils voyaient la persécution