La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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blissait en quelque sorte l’antagonisme entre les pouvoirs législatif et exécutif, et c'était là son vice le plus grave. Elle était condamnée à disparaître rapidement.

Cet antagonisme des deux pouvoirs s’accenlua encore, lorsqu'un deuxième décret, celui du 27 mai 1792, prononça la déportation contre les prêtres réfractaires, si cette peine était réclamée par vingt citoyens actifs, approuvée par le district et ratifiée par le département. Le mouvément populaire du 20 juin ne put décider Louis XVI à lever son veto, mais la Révolution du 10 août anéantit son pouvoir. Alors lAssemblée décida le 13 août, sur la proposition de Cambon, que tout traitement ou pension serait refusé aux ecclésiastiques qui ne prêteraient pas le serment de « maintenir de tout leur pouvoir la liberté et l'égalité » ; puis un nouveau décret. celui du 26 août, força les prêtres réfractaires à sortir du territoire français sous peine de dix ans de détention. Il n’y en eut qu’un petit nombre qui consentit à se soumettre en prêtant le serment de liberté et d'égalité.

Telle fut la politique de l'Assemblée législative vis-à-vis du clergé dissident ; elle s’accentua au fur et à mesure que les partis populaires devenaient plus puissants et que le danger de la contre-révolution menaçait davantage. En fait, il n’y eut plus de véritable liberté des cultes, par suite de l’antagonisme violent qui