La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

CHAPITRE VIII

Deux belles réformes

« On a laissé subsister trop longtemps entre les mains des prêtres des fonctions qui tiennent à l'ordre civil. — Gensonneé : discours du 3 Novembre 1791. »

La sécularisation des Actes de l'Etat civil est certainement la réforme la plus importante de l'Assemblée législative. Sous l’ancien régime, la rédaction de ces actes, (naissances, mariages, décès), appartenait au clergé catholique ; on comprend sans peine les inconvénients d’un tel système. Aussi, en ce qui concerne l’état civil des personnes, la Révolution française ne pouvait que reprendre les traditions de la civilisation gréco-romaine. Il est clair que tout ce qui intéresse la conservation de l’ordre social doit appartenir au pouvoir séculier. Voltaire et Rousseau sont d'accord sur ce point : la constatation de l’état civil des personnes est pour l'autorité administrative non seulement un droit, mais surtout un devoir. Si, dans l'esprit de certains ca-

tholiques, l’acte même du mariage reste confondu avec le sacrement, il n’en est pas moins vrai que pour tous les citoyens c’est d’abord un conirat civil, et personne n’oserait contester aujourd’hui que la rédaction des actes de nais-

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