La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LA CONVENTION NATIONALE, LA RÉPUBLIQUE 83

Danton lui-même fut intimidé ; il déclara que le peuple avait encore besoin fe prêtres et qu'il fallait les lui laisser.

« On bouleversera la France, dit-il, par l’application trop précipitée de principes philosophiques que je chéris, mais pour lesquels le peuple, et surtout celui des campagnes n’est pas encore mûr ». (XI)

A notre humble avis, la France eût été beaucoup moins bouleversée par la simple mesure de la suppression des dépenses publiques affectées au culte, qu’elle ne le fut par le régime de la Terreur. Il eût suffi d'expliquer au peuple qu’en supprimant le salaire du clergé on réduisait les contributions publiques de 300 millions à 200, et que chacun était libre de profiter de cette énorme réduction pour payer le culte qui lui convenait (1). Mais les Jacobins ne voyaient rien en dehors du procès du ci-devant roi, comme si le sang d’un ennemi vaincu fit dois Hiompher une idée! ons nl RUN

Pour l'instruction publique (2), la Convention comprit du moins, dès le début de sa carrière, la nécessité d’écarter le prêtre, même assermenté, de l’école. Déjà la Législative avait adopté

(4) C’est le raisonnement de Cambon : voir VII, 2° partie. (2) Pour tout ce qui concerne cette matière consulter le sa-

vant recueil de M. GUILLAUME : _ Procës-vERBAUx DU COMITÉ D'INSTRUCTION PUBLIQUE.