La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

82 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

À la suite de la campagne violente menée par les Jacobins contre le Comité des Finances, il ne fut plus question du rapport de Cambon sur la suppression des frais du culte, et la Convention qui avait paru entraînée vers la solution la plus logique, n’osa plus toucher au SyStème de la Constitution civile (1).

D'ailleurs les troubles d'Eure-et-Loir, qui éclatèrent à ce moment, fournirent un prétexte à tous les atermoiements. Les trois commissaires envoyés par la Convention faillirent être massacrés par une populace que les curés avaient excitée. Les meneurs répandaient toutes sortés de bruits pour soulever les campagnes : on faisait accroire aux paysans que la Convention voulait leur enlever les prêtres. Quand toutes ces circonstances furent connues de l’Asseémblée, les partisans du salaire des prêtres prétendirent alors que la proposition Cambon « ranimait le fanatisme ». Pour remettre les choses au point, constatons que les troubles avaient éclaté à propos de la question des subsistances ; ils auraient éclaté tout aussi bien sans la fameuse proposition Cambon. Quoi qu'il en soit,

(1) Notons cependant que le girondin Bancal, dans un diccours très applaudi du 24 décembre 1792, fit le procès de la Constitution civile du clergé et présenta un projet, qui non seulement instituait des écoles élémentaires et centrales absolument laïques, mais supprimait aussi tout culte public « autre que celui de la loi », « tous les cultes religieux devant être libres mais privés.