La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

XII PRÉFACE.

condition cependant, à la condition absolue de renier toute violence, toute illégalité. Quand on est légalement en possession de tous les moyens pour amener ses concitoyens à ce qu’on pense, à ce qu'on veut, user d’autres moyens que ceux-là est un crime et, qui pis est, « une faute ». Au xx° siècle, il n’est pas plus permis de vouloir conquérir sur ses conciloyens, que sur l'étranger. Soyons évolutionnistes dans toutes les directions, nulle part révolutionnaires. Le temps en est passé. Toutes les pratiques de l'activité humaine doivent finalement se soumettre à la discipline scientifique. C’est assez dire, je

crois, que je regarde en avant, é/ pas en arrière.

k

Entré dans l'étude de mon sujet sans parti pris, avec la résolution d'accepter, quelle qu’elle fût, la vérité qui sortirait pour moi des documents, j'ai reconnu, au moment de rédiger mon livre, que je n'étais ni montagnard, ni girondin, ni neutre, mais très décidément parlementaire, conventionnel. J'entends par là défenseur résolu de l’Assemblée nationale, du pouvoir légal et légitime, adversaire résolu de la Commune et de ses partisans. Oh! je sais l’excuse alléguée pour elle, le péril extérieur, le péril intérieur. Examinés de près, confrontés avec la conduite tenue par les coupables, les événements qu'on veut nous donner pour les causes, n'apparaissent plus que comme des concomitances dont on a tiré prétexte; les mobiles, intéressés, égoïstes, odieux qui ont été les vraies causes, s’aperçoivent clairement — et devant des yeux, que n’aveugle plus aucune prévention, la Commune reste la grande criminelle que rien n’absout. Tel est mon sentiment final.

Je n’étalerai pas une longue bibliographie. Les documents qui contiennent les séances des deux assemblées