La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 23

une émeute et menacent de lyncher les membres de la Commune. Je ne vois pas que ces mesures « admirables » aient été difficiles à inventer, laborieuses à exécuter. Cela a coûté trois ou quatre arrêtés, pris en quelques minutes, au Conseil wénéral. — Tout à côté, l’Assemblée législative prend des LL autrement effectives, dont les historiens militaires parlent seuls. (Voir plus loin, p. 139.) Nous venons de prendre une idée suffisante (quoique incomplète) des rapports que la Commune entretient avec sesadministrés. Nous allons maintenant voir la Commune en contact avec l’Assemblée

législative.

La question du Roi. — La Législative avait prononcé la suspension du Roi, au lieu de sa déchéance. Comment traiter ce Roi qui tout à la fois était et n’était pas détrôné ?

La Législative répondit à cette question délicate en assignant au Roi le palais du Luxembourg pour demeure, avec un budget suffisamment princier. Personne cependant n'oubliait l’équipée de Varennes, et l’on ne voulait pas la voir se renouveler, en quoi on avait grand tort, selon moi. L’intention de l’Assemblée était donc que Louis XVI vécüût au Luxembourg à l'état ambigu d'un homme mis en surveillance, sans être encore prisonnier. La Commune n'était pas de cet avis. Elle entendait qu’on traitât carrément Louis XVI en prisonnier. Elle voulait par là complaire aux sections, aux clubs, à la partie passionnée, vindicative de la population parisienne; tandis que l’Assemblée se préoccupait de ménager l'opinion européenne et les sentiments monarchiques qu’on savait être encore vivaces dans les départements. Dès le premier moment, la Commune fut décidée à triompher de l’Assemblée sur cette question. A peine les Tuileries étaient prises, qu’elle envoyait une députation à l’Assemblée pour lui demander de mettre Louis XVI en arrestation.

Au décret qui assigne le Luxembourg, la Commune répond en suscitant la section des Quatre-Nations: celle-ci